Rencontre avec Élisabeth Pomarat

24 octobre 2023 · Modifié · Anne-Marie Philippe

Médecin-acupuncteur, la jeune femme sans «jouer» les psychologues, plonge dans l’âme de ses patients pour mieux soigner leur corps. Avec un talent et une délicatesse qui n’appartiennent qu’à elle.

Un début de quarantaine rayonnante, Élisabeth Pomarat est ravissante, brillante, dotée d’une grande empathie et d’un professionnalisme remarquable. Dans son centre Epikura, à Pully elle prodigue des soins d’exception. Il y a quelques années, fraîchement arrivée de son Lyon natal, elle nous avait épatés en prenant en charge l’ex-syndic de Lausanne, Daniel Brélaz en surpoids. Grâce à un traitement d’acupuncture ciblé, le politicien avait pu accepter le régime drastique qui lui avait été ordonné. Le succès avait été de taille, la presse s’était emparée du sujet.  

Comment vivez-vous votre vocation de médecin-acupuncteur?

Je suis toujours en quête de la quintessence liée aux transformations qui jalonnent nos vies, que ce soit la maladie, les insomnies, le surpoids, la dépression… sur un plan thérapeutique ou médical. Ma mission, ma passion, aider l’être humain! J’aime prendre soin du corps et de l’âme de mes patients pour les accompagner dans chaque étape de l’existence.


Devenir médecin, une évidence ou une révélation?

Lors de mes études, j’avais un petit job dans une société de sondages. Il fallait débiter un questionnaire avec quelques phrases alambiquées et multiplier les téléphones. Un jour, j’ai décidé, pour améliorer la compréhension de la phrase, de réorganiser le texte. Sans savoir que nous étions contrôlés. «Mais pourquoi avoir changé la phrase? On ne vous demande pas de penser mais d’appliquer!», m’a asséné le chef. Ce jour-là, j’ai eu une révélation. Je veux soigner et je serai médecin!

Comment avez-vous démarré votre vie professionnelle?

D’abord j’ai fait une magnifique rencontre à 17ans. Louis Arnal, psychiatre-acupuncteur, a été mon premier mentor. Il a eu aussi un rôle paternel. Ensuite dès 2008, je travaillais une partie de la semaine à Nîmes et l’autre à Lyon. À la fois en médecine générale et en acupuncture. C’était épuisant mais enrichissant.

Quelles circonstances vous ont conduit à vivre en Suisse?

Le hasard ou le «destin». Avec des collègues, nous sommes venus au congrès d’acupuncture à Genève en 2011. J’étais plutôt en errance à ce moment-là, éprouvée par des épreuves familiales et amoureuses. À Genève, le lien professionnel et amical s’est créé. J’ai ensuite rencontré le patron des centres d’acupuncture Sinomedica. Il a tout fait pour me convaincre de venir en Suisse. Il ouvrait en nouveau centre en plein cœur de Lausanne et le projet était prometteur. La proximité de la montagne que j’adore et les paysages de Lavaux ont fini par me convaincre. J’ai débarqué en Suisse fort modestement. J’habitais dans une petite colocation.

Comment appréhendez-vous «l’aujourd’hui»?

Je rêve d’une collaboration avec une équipe thérapeutique prolifique. J’imagine des échanges et des émulations intellectuelles. Pour aller plus loin en médecine dans mon domaine et progresser toujours et encore.

Quel genre de femme êtes-vous?

J’ai du mal à me décrire. Je me sens très mosaïque (rires). J’ai un extérieur exubérant et un intérieur fidèle et calme. Je suis hyperactive, pragmatique et j’aime la simplicité.

Est-ce votre enfance qui vous a construit?

Disons que j’ai acquis durant cette période une grande autonomie. Mes deux parents travaillaient. Livrée à moi-même, je me suis beaucoup ennuyée, cela a développé ma créativité et mon côté perfectionniste.

Quelle force en avez-vous tirée?

Cela a ouvert mon esprit et développé en moi une curiosité incroyable. L’ennui a créé un immense espace dédié à l’apprentissage. J’avais soif d’apprendre. J’ai aussi beaucoup lu.

Quel a été le moment le plus douloureux que vous avez dû affronter? 

L’année 2011 a été terrible. On a découvert une maladie grave à ma mère. J’ai eu si peur qu’elle meure! Mon collègue de Nîmes, lui, était en train de mourir. Et j’ai découvert, à cette période, que mon amoureux, vivait avec une autre femme à Paris alors que j’habitais Lyon. Un petit moche mais sûr de lui! Il prétextait des voyages professionnels à l’étranger et comme je faisais mon internat de médecin, 60 à 100 heures par semaine, je n’ai rien vu venir. Jusqu’au jour où j’ai enfin ouvert les yeux. J’ai contacté sa compagne et nous l’avons lâché toutes les deux. Il fallait que ça s’arrête et que, pour ma part, j’aborde un changement de vie.

Parlez-nous des êtres que vous admirez.

Ma famille nîmoise, mes parents de cœur. Ils ont arrosé les petites graines qui veillaient en moi. J’aime les vraies gens, la réalité de l’existence. J’admire aussi Simone Veil, Benoîte Groult et Romain Gary.

Quel envol prend l’amour aujourd’hui dans votre cœur?

Il se fait attendre… Je suis trop entière. Je suis passionnée, attentionnée, prévenante mais aussi impatiente et je travaille beaucoup. Et j’ai parfois rencontré les mauvaises personnes. J’ai un référentiel à transformer! Le reste est à challenger.

Que pourriez-vous aujourd’hui regretter dans la vie?

Je ne regrette rien sauf le fait de ne pas avoir d’enfant. Je ne voulais pas élever un enfant, seule; qu’il n’ait pas de papa. J’ai dû avorter. Cette douleur reste très présente. Plus tard une fausse couche… L’avortement est encore un tabou immense dont le droit est trop souvent menacé. Il faut en libérer les femmes et mieux les «accompagner» dans ce deuil.

Médecin-acupuncteur, la jeune femme sans «jouer» les psychologues, plonge dans l’âme de ses patients pour mieux soigner leur corps. Avec un talent et une délicatesse qui n’appartiennent qu’à elle.

Un début de quarantaine rayonnante, Élisabeth Pomarat est ravissante, brillante, dotée d’une grande empathie et d’un professionnalisme remarquable. Dans son centre Epikura, à Pully elle prodigue des soins d’exception. Il y a quelques années, fraîchement arrivée de son Lyon natal, elle nous avait épatés en prenant en charge l’ex-syndic de Lausanne, Daniel Brélaz en surpoids. Grâce à un traitement d’acupuncture ciblé, le politicien avait pu accepter le régime drastique qui lui avait été ordonné. Le succès avait été de taille, la presse s’était emparée du sujet.  

Comment vivez-vous votre vocation de médecin-acupuncteur?

Je suis toujours en quête de la quintessence liée aux transformations qui jalonnent nos vies, que ce soit la maladie, les insomnies, le surpoids, la dépression… sur un plan thérapeutique ou médical. Ma mission, ma passion, aider l’être humain! J’aime prendre soin du corps et de l’âme de mes patients pour les accompagner dans chaque étape de l’existence.


Devenir médecin, une évidence ou une révélation?

Lors de mes études, j’avais un petit job dans une société de sondages. Il fallait débiter un questionnaire avec quelques phrases alambiquées et multiplier les téléphones. Un jour, j’ai décidé, pour améliorer la compréhension de la phrase, de réorganiser le texte. Sans savoir que nous étions contrôlés. «Mais pourquoi avoir changé la phrase? On ne vous demande pas de penser mais d’appliquer!», m’a asséné le chef. Ce jour-là, j’ai eu une révélation. Je veux soigner et je serai médecin!

Comment avez-vous démarré votre vie professionnelle?

D’abord j’ai fait une magnifique rencontre à 17ans. Louis Arnal, psychiatre-acupuncteur, a été mon premier mentor. Il a eu aussi un rôle paternel. Ensuite dès 2008, je travaillais une partie de la semaine à Nîmes et l’autre à Lyon. À la fois en médecine générale et en acupuncture. C’était épuisant mais enrichissant.

Quelles circonstances vous ont conduit à vivre en Suisse?

Le hasard ou le «destin». Avec des collègues, nous sommes venus au congrès d’acupuncture à Genève en 2011. J’étais plutôt en errance à ce moment-là, éprouvée par des épreuves familiales et amoureuses. À Genève, le lien professionnel et amical s’est créé. J’ai ensuite rencontré le patron des centres d’acupuncture Sinomedica. Il a tout fait pour me convaincre de venir en Suisse. Il ouvrait en nouveau centre en plein cœur de Lausanne et le projet était prometteur. La proximité de la montagne que j’adore et les paysages de Lavaux ont fini par me convaincre. J’ai débarqué en Suisse fort modestement. J’habitais dans une petite colocation.

Comment appréhendez-vous «l’aujourd’hui»?

Je rêve d’une collaboration avec une équipe thérapeutique prolifique. J’imagine des échanges et des émulations intellectuelles. Pour aller plus loin en médecine dans mon domaine et progresser toujours et encore.

Quel genre de femme êtes-vous?

J’ai du mal à me décrire. Je me sens très mosaïque (rires). J’ai un extérieur exubérant et un intérieur fidèle et calme. Je suis hyperactive, pragmatique et j’aime la simplicité.

Est-ce votre enfance qui vous a construit?

Disons que j’ai acquis durant cette période une grande autonomie. Mes deux parents travaillaient. Livrée à moi-même, je me suis beaucoup ennuyée, cela a développé ma créativité et mon côté perfectionniste.

Quelle force en avez-vous tirée?

Cela a ouvert mon esprit et développé en moi une curiosité incroyable. L’ennui a créé un immense espace dédié à l’apprentissage. J’avais soif d’apprendre. J’ai aussi beaucoup lu.

Quel a été le moment le plus douloureux que vous avez dû affronter? 

L’année 2011 a été terrible. On a découvert une maladie grave à ma mère. J’ai eu si peur qu’elle meure! Mon collègue de Nîmes, lui, était en train de mourir. Et j’ai découvert, à cette période, que mon amoureux, vivait avec une autre femme à Paris alors que j’habitais Lyon. Un petit moche mais sûr de lui! Il prétextait des voyages professionnels à l’étranger et comme je faisais mon internat de médecin, 60 à 100 heures par semaine, je n’ai rien vu venir. Jusqu’au jour où j’ai enfin ouvert les yeux. J’ai contacté sa compagne et nous l’avons lâché toutes les deux. Il fallait que ça s’arrête et que, pour ma part, j’aborde un changement de vie.

Parlez-nous des êtres que vous admirez.

Ma famille nîmoise, mes parents de cœur. Ils ont arrosé les petites graines qui veillaient en moi. J’aime les vraies gens, la réalité de l’existence. J’admire aussi Simone Veil, Benoîte Groult et Romain Gary.

Quel envol prend l’amour aujourd’hui dans votre cœur?

Il se fait attendre… Je suis trop entière. Je suis passionnée, attentionnée, prévenante mais aussi impatiente et je travaille beaucoup. Et j’ai parfois rencontré les mauvaises personnes. J’ai un référentiel à transformer! Le reste est à challenger.

Que pourriez-vous aujourd’hui regretter dans la vie?

Je ne regrette rien sauf le fait de ne pas avoir d’enfant. Je ne voulais pas élever un enfant, seule; qu’il n’ait pas de papa. J’ai dû avorter. Cette douleur reste très présente. Plus tard une fausse couche… L’avortement est encore un tabou immense dont le droit est trop souvent menacé. Il faut en libérer les femmes et mieux les «accompagner» dans ce deuil.