NANA MOUSKOURI

24 juin 2019 · Modifié · Trinidad Barleycorn

Deuxième plus grande vendeuse de disques du monde derrière Madonna, la chanteuse grecque installée en Suisse était l’invitée d’honneur du 21e Bal du Printemps à Genève. Rencontre. 

Quand elle n’est pas en tournée, Nana Mouskouri, 84 ans, est plutôt casanière. Mais elle a participé le 21 mars, avec son époux André Chapelle, au gala caritatif de la Fondation IRP pour la recherche en paraplégie. «C’est une cause très importante qu’il faut soutenir», confie-t-elle. La soirée l’a bouleversée: les professeurs Jocelyne Bloch (CHUV) et Grégoire Courtine (EPFL) ont présenté les essais cliniques, financés en partie par l’IRP, qui ont permis de faire remarcher des patients paraplégiques. Dont le jeune David Mzee, venu témoigner de ce combat. Au lendemain de ces émotions fortes, Nana nous a reçus dans son appartement genevois pour nous parler un peu d’elle.

Nana Mouskouri, quelle femme êtes-vous?

Une chanteuse, une maman et une grand-maman. 

En dehors de la musique, qu’aimez-vous?

Nager, dessiner et le cinéma.

Vous sortez «Quand on s’aime: Tribute to Michel Legrand», votre 135e album!

Oui! Il s’agit d’un double CD hommage à ce magnifique pianiste et compositeur. Lui et Quincy Jones ont été mes premiers mentors quand je suis sortie de ma Grèce natale. Michel m’accompagne au piano, chante avec moi. Il y a aussi des morceaux avec ses arrangements grandioses pour le cinéma. Des souvenirs précieux pour moi. 

Quelles sont vos qualités?

Je suis patiente, sincère et fidèle. Je cherche la vérité et la paix. Je suis une travailleuse acharnée qui veut toujours s’améliorer. Donc de temps en temps, je reprends des cours de chant.

Vos défauts?

Souvent indécise et toujours en retard. 

Quelles rencontres ont changé votre trajectoire?

Mon ami, le poète Nikos Gatsos et Manos Hadjidakis qui ont écrit mes premières chansons. Mon premier mari et père de mes enfants, Georgios Petsilas, guitariste avec lequel j’ai beaucoup travaillé. Quincy Jones qui m’a emmenée aux États-Unis en 1962 et Harry Belafonte avec qui j’ai tourné. Je suis tombée amoureuse d’eux musicalement. Louis Hazan de Philips Records qui m’a fait venir à Paris. Et évidemment mon mari André, mon producteur depuis 1963. Il a sept ans de moins que moi mais avait demandé à me produire alors qu’à l’époque des yéyés, on me qualifiait déjà de croulante! Nous sommes en couple depuis 1978. Si je suis encore là, c’est grâce à lui.

Quelles sont vos valeurs de vie?

La fidélité, le sens du travail bien fait, le respect de la liberté de chacun, l’amour, l’optimisme. Et l’honnêteté. C’est pour cela que je suis attristée quand on dit que je vis en Suisse pour payer moins d’impôts. Je ne triche pas! Nous avions choisi de nous y installer en 1964 avec mon premier mari car nous tournions beaucoup en Europe. La Suisse était centrale. Et pour nous qui avions connu la guerre puis la dictature, elle incarnait la sécurité.

Quelle place prend la nourriture dans votre vie?

J’ai perdu 35 kilos dans les années 60 grâce à un médecin. Il m’avait appris à manger sainement. J’ai gardé cette discipline. J’aime cuisiner des choses simples.

Quels restaurants aimez-vous?

Avec André, on aime par-dessus tout être à la maison. Si on a quelque chose à fêter, il prépare de bons petits plats. Mais si on sort, on va au Café du Centre (5, place du Molard, Genève). C’est très bon. On y passe également le Nouvel An. On adore aussi le saumon fumé du Grill du Grand Hôtel Kempinski (19, quai du Mont-Blanc).

Où faites-vous vos courses?
À la Migros. Ce n’est pas loin et il y a beaucoup de choses de qualité. Mais en principe, c’est notre employée qui s’occupe des courses.

Où vous habillez-vous?

Je suis conseillée par Mine Barral Vergez. Je vais chez mon cher ami Jean Paul Gaultier qui me crée des modèles, chez Marina Rinaldi (104, rue du Rhône), mais aussi chez H&M et Zara.

Votre style?

Sobre et un peu androgyne: pantalon, chemise ou t-shirt. J’adore les chapeaux de la chapellerie Motsch, rachetée par Hermès (42, av. George-V, Paris). Et mes lunettes! Ma première paire noire, épaisse avait été faite par Pierre Marly (50, rue François-Ier, Paris). Il m’en a fait beaucoup. Aujourd’hui, je vais chez Choitel (22, rue de la Corraterie, Genève).

Votre coiffeur?

Chez Armonia (20, rue Scheffer, Paris). 

Une femme que vous admirez?

J’admire les femmes qui s’occupent des autres. Comme Erika Wanner, l’initiatrice du Bal du Printemps, ou, en Grèce, Marianna Vardinoyannis qui gère avec sa Fondation Elpida, un hôpital pour les enfants cancéreux.

Tags : Femme · Inspiration

Deuxième plus grande vendeuse de disques du monde derrière Madonna, la chanteuse grecque installée en Suisse était l’invitée d’honneur du 21e Bal du Printemps à Genève. Rencontre. 

Quand elle n’est pas en tournée, Nana Mouskouri, 84 ans, est plutôt casanière. Mais elle a participé le 21 mars, avec son époux André Chapelle, au gala caritatif de la Fondation IRP pour la recherche en paraplégie. «C’est une cause très importante qu’il faut soutenir», confie-t-elle. La soirée l’a bouleversée: les professeurs Jocelyne Bloch (CHUV) et Grégoire Courtine (EPFL) ont présenté les essais cliniques, financés en partie par l’IRP, qui ont permis de faire remarcher des patients paraplégiques. Dont le jeune David Mzee, venu témoigner de ce combat. Au lendemain de ces émotions fortes, Nana nous a reçus dans son appartement genevois pour nous parler un peu d’elle.

Nana Mouskouri, quelle femme êtes-vous?

Une chanteuse, une maman et une grand-maman. 

En dehors de la musique, qu’aimez-vous?

Nager, dessiner et le cinéma.

Vous sortez «Quand on s’aime: Tribute to Michel Legrand», votre 135e album!

Oui! Il s’agit d’un double CD hommage à ce magnifique pianiste et compositeur. Lui et Quincy Jones ont été mes premiers mentors quand je suis sortie de ma Grèce natale. Michel m’accompagne au piano, chante avec moi. Il y a aussi des morceaux avec ses arrangements grandioses pour le cinéma. Des souvenirs précieux pour moi. 

Quelles sont vos qualités?

Je suis patiente, sincère et fidèle. Je cherche la vérité et la paix. Je suis une travailleuse acharnée qui veut toujours s’améliorer. Donc de temps en temps, je reprends des cours de chant.

Vos défauts?

Souvent indécise et toujours en retard. 

Quelles rencontres ont changé votre trajectoire?

Mon ami, le poète Nikos Gatsos et Manos Hadjidakis qui ont écrit mes premières chansons. Mon premier mari et père de mes enfants, Georgios Petsilas, guitariste avec lequel j’ai beaucoup travaillé. Quincy Jones qui m’a emmenée aux États-Unis en 1962 et Harry Belafonte avec qui j’ai tourné. Je suis tombée amoureuse d’eux musicalement. Louis Hazan de Philips Records qui m’a fait venir à Paris. Et évidemment mon mari André, mon producteur depuis 1963. Il a sept ans de moins que moi mais avait demandé à me produire alors qu’à l’époque des yéyés, on me qualifiait déjà de croulante! Nous sommes en couple depuis 1978. Si je suis encore là, c’est grâce à lui.

Quelles sont vos valeurs de vie?

La fidélité, le sens du travail bien fait, le respect de la liberté de chacun, l’amour, l’optimisme. Et l’honnêteté. C’est pour cela que je suis attristée quand on dit que je vis en Suisse pour payer moins d’impôts. Je ne triche pas! Nous avions choisi de nous y installer en 1964 avec mon premier mari car nous tournions beaucoup en Europe. La Suisse était centrale. Et pour nous qui avions connu la guerre puis la dictature, elle incarnait la sécurité.

Quelle place prend la nourriture dans votre vie?

J’ai perdu 35 kilos dans les années 60 grâce à un médecin. Il m’avait appris à manger sainement. J’ai gardé cette discipline. J’aime cuisiner des choses simples.

Quels restaurants aimez-vous?

Avec André, on aime par-dessus tout être à la maison. Si on a quelque chose à fêter, il prépare de bons petits plats. Mais si on sort, on va au Café du Centre (5, place du Molard, Genève). C’est très bon. On y passe également le Nouvel An. On adore aussi le saumon fumé du Grill du Grand Hôtel Kempinski (19, quai du Mont-Blanc).

Où faites-vous vos courses?
À la Migros. Ce n’est pas loin et il y a beaucoup de choses de qualité. Mais en principe, c’est notre employée qui s’occupe des courses.

Où vous habillez-vous?

Je suis conseillée par Mine Barral Vergez. Je vais chez mon cher ami Jean Paul Gaultier qui me crée des modèles, chez Marina Rinaldi (104, rue du Rhône), mais aussi chez H&M et Zara.

Votre style?

Sobre et un peu androgyne: pantalon, chemise ou t-shirt. J’adore les chapeaux de la chapellerie Motsch, rachetée par Hermès (42, av. George-V, Paris). Et mes lunettes! Ma première paire noire, épaisse avait été faite par Pierre Marly (50, rue François-Ier, Paris). Il m’en a fait beaucoup. Aujourd’hui, je vais chez Choitel (22, rue de la Corraterie, Genève).

Votre coiffeur?

Chez Armonia (20, rue Scheffer, Paris). 

Une femme que vous admirez?

J’admire les femmes qui s’occupent des autres. Comme Erika Wanner, l’initiatrice du Bal du Printemps, ou, en Grèce, Marianna Vardinoyannis qui gère avec sa Fondation Elpida, un hôpital pour les enfants cancéreux.

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