L’INTERVIEW DE … JULIA CHRIST

22 août 2022 · Modifié · Joelle Misson-Tille

Architecte d’intérieur à Lutry (VD), elle met toute son énergie à donner une âme à des lieux publics, cafés et restaurants, qu’elle cherche à rendre uniques.

Après avoir grandi et étudié au Brésil, Julia Christ a dû repartir de zéro en Suisse. Son premier fils âgé de seulement deux mois, elle passe son concours d’admission à la Haute École d’Arts et de Design de Genève, car l’idée de rester sans travailler et sans exercer un métier créatif lui était impensable. Elle décroche son premier mandat en tant qu’indépendante juste après la fin de ses études et depuis, elle ne s’est pas arrêtée. Des articles la décrivent comme la créatrice lausannoise en vogue, un compliment qu’elle trouve toujours un peu «surréaliste».

Qu’essayez-vous de transmettre au travers des lieux que vous créez?
Je pense que leur point commun est qu’ils sont joyeux et dynamiques. J’essaie toujours de les aborder dans une ambiance «good vibes». Aussi, j’essaie de me distancier des tendances très populaires, même si je les aime, afin de créer un lieu unique. J’ai un processus de création intuitif et fonctionne beaucoup au ressenti, ce qui m’amène souvent à changer des couleurs à la dernière minute, car une fois tous les éléments en place, il se peut qu’un détail n’ait pas été anticipé et que cela change la perception finale.

Êtes-vous sensible à la beauté d’un intérieur?
J’y suis tellement sensible que cela peut être infernal; si je me trouve dans un lieu mal éclairé ou avec une mauvaise acoustique, je peux me sentir très mal à l’aise. Au contraire, quand je vois un intérieur que j’aime, cela me fait extrêmement plaisir d’être là, de voir qu’un bon travail a été fait.

Où trouvez-vous l’inspiration?
Je m’intéresse beaucoup à l’art, vais visiter des expositions. En ce moment, je crée un projet pour lequel je suis partie de bijoux artisanaux et bohèmes. L’inspiration peut venir d’absolument tout, mais si je crée un restaurant, je ne vais pas m’inspirer d’un autre restaurant. Néanmoins, c’est impossible de faire totalement le vide et de ne pas du tout être influencée.

Et dans votre appartement, c’est comment?
Comme on dit, ce sont les cordonniers les plus mal chaussés! (Rires). J’ai deux enfants, de 4 et 14 ans: chez moi c’est la catastrophe, il y a en permanence des trucs cassés qu’il faut remplacer, des taches, etc. Mais c’est pratique et confortable, et plutôt minimaliste. Pas du tout coloré comme les lieux publics que je crée. Mon chez-moi doit être apaisant, car mes journées sont déjà assez chargées alors j’ai besoin d’éléments neutres et calmes quand je rentre.

Comment conciliez-vous vos vies familiales et professionnelles?
Vous voyez mes cernes? (Rires). C’est un challenge. Mais j’ai la chance d’aimer ce que je fais, donc je ne le fais pas par obligation pour pouvoir payer mes factures. Le fait d’être autonome en tant qu’entrepreneuse est un avantage, car je peux me libérer si besoin. J’ai la chance de compter sur des collaborateurs qui peuvent prendre le relais si je dois m’absenter, car un de mes enfants est malade. Mais mes enfants doivent aussi être indulgents et accepter que parfois mon travail envahit notre temps; il peut arriver qu’un client m’appelle pendant les vacances ou le soir. Ce qu’il me manque peut-être c’est un entourage familial; je dois être très organisée, car je n’ai pas la possibilité d’être spontanée. Mes sept prochains week-ends sont déjà planifiés!

Qu’est-ce que vous avez trouvé difficile lors votre arrivée en Suisse?
Je viens d’une ville où l’on peut manger grec, sushis ou italien à 4 heures du matin, en résumé: où l’on peut manger ce que l’on veut quand on veut. Ici, tout est fermé le dimanche et les cuisines n’ouvrent pas avant 14 heures. C’était dur au début.

Quelles sont vos ambitions professionnelles?
J’aimerais beaucoup créer le design d’un hôtel! Parce que j’adore voyager et découvrir de nouveaux endroits. Pour moi, ce serait la suite logique. D’ailleurs, quand je voyage, je choisis avec minutie les hébergements dans lesquels je me rends. Je regarde les photos du site, mais aussi tous les avis et s’il y a un bon restaurant. Je mets donc très longtemps à choisir un hôtel! (Rires).

Comment vous définiriez-vous personnellement?
Je suis très dynamique, proactive et sensible dans la façon dont je perçois les choses autour de moi, tel que les sentiments des gens, ou l’harmonie des choses qui m’entourent. C’est parfois difficile d’expliquer de façon détaillée mes choix dans un projet; je les fais parce qu’ils me paraissent cohérents, intuitifs. Je suis aussi une éternelle optimiste. Et plus je gagne en maturité, plus je considère les événements avec sérénité et acceptation. Si un mandat n’aboutit pas, avant j’aurais pu me dire que c’était de c’est ma faute, me demander pourquoi je n’avais pas réussi. Aujourd’hui, je me dis que ce n’était pas un mandat pour moi et que cela me libère du temps pour un autre. Dans ma vie personnelle aussi, je ne porte plus de jugements sur les événements de la vie.

Architecte d’intérieur à Lutry (VD), elle met toute son énergie à donner une âme à des lieux publics, cafés et restaurants, qu’elle cherche à rendre uniques.

Après avoir grandi et étudié au Brésil, Julia Christ a dû repartir de zéro en Suisse. Son premier fils âgé de seulement deux mois, elle passe son concours d’admission à la Haute École d’Arts et de Design de Genève, car l’idée de rester sans travailler et sans exercer un métier créatif lui était impensable. Elle décroche son premier mandat en tant qu’indépendante juste après la fin de ses études et depuis, elle ne s’est pas arrêtée. Des articles la décrivent comme la créatrice lausannoise en vogue, un compliment qu’elle trouve toujours un peu «surréaliste».

Qu’essayez-vous de transmettre au travers des lieux que vous créez?
Je pense que leur point commun est qu’ils sont joyeux et dynamiques. J’essaie toujours de les aborder dans une ambiance «good vibes». Aussi, j’essaie de me distancier des tendances très populaires, même si je les aime, afin de créer un lieu unique. J’ai un processus de création intuitif et fonctionne beaucoup au ressenti, ce qui m’amène souvent à changer des couleurs à la dernière minute, car une fois tous les éléments en place, il se peut qu’un détail n’ait pas été anticipé et que cela change la perception finale.

Êtes-vous sensible à la beauté d’un intérieur?
J’y suis tellement sensible que cela peut être infernal; si je me trouve dans un lieu mal éclairé ou avec une mauvaise acoustique, je peux me sentir très mal à l’aise. Au contraire, quand je vois un intérieur que j’aime, cela me fait extrêmement plaisir d’être là, de voir qu’un bon travail a été fait.

Où trouvez-vous l’inspiration?
Je m’intéresse beaucoup à l’art, vais visiter des expositions. En ce moment, je crée un projet pour lequel je suis partie de bijoux artisanaux et bohèmes. L’inspiration peut venir d’absolument tout, mais si je crée un restaurant, je ne vais pas m’inspirer d’un autre restaurant. Néanmoins, c’est impossible de faire totalement le vide et de ne pas du tout être influencée.

Et dans votre appartement, c’est comment?
Comme on dit, ce sont les cordonniers les plus mal chaussés! (Rires). J’ai deux enfants, de 4 et 14 ans: chez moi c’est la catastrophe, il y a en permanence des trucs cassés qu’il faut remplacer, des taches, etc. Mais c’est pratique et confortable, et plutôt minimaliste. Pas du tout coloré comme les lieux publics que je crée. Mon chez-moi doit être apaisant, car mes journées sont déjà assez chargées alors j’ai besoin d’éléments neutres et calmes quand je rentre.

Comment conciliez-vous vos vies familiales et professionnelles?
Vous voyez mes cernes? (Rires). C’est un challenge. Mais j’ai la chance d’aimer ce que je fais, donc je ne le fais pas par obligation pour pouvoir payer mes factures. Le fait d’être autonome en tant qu’entrepreneuse est un avantage, car je peux me libérer si besoin. J’ai la chance de compter sur des collaborateurs qui peuvent prendre le relais si je dois m’absenter, car un de mes enfants est malade. Mais mes enfants doivent aussi être indulgents et accepter que parfois mon travail envahit notre temps; il peut arriver qu’un client m’appelle pendant les vacances ou le soir. Ce qu’il me manque peut-être c’est un entourage familial; je dois être très organisée, car je n’ai pas la possibilité d’être spontanée. Mes sept prochains week-ends sont déjà planifiés!

Qu’est-ce que vous avez trouvé difficile lors votre arrivée en Suisse?
Je viens d’une ville où l’on peut manger grec, sushis ou italien à 4 heures du matin, en résumé: où l’on peut manger ce que l’on veut quand on veut. Ici, tout est fermé le dimanche et les cuisines n’ouvrent pas avant 14 heures. C’était dur au début.

Quelles sont vos ambitions professionnelles?
J’aimerais beaucoup créer le design d’un hôtel! Parce que j’adore voyager et découvrir de nouveaux endroits. Pour moi, ce serait la suite logique. D’ailleurs, quand je voyage, je choisis avec minutie les hébergements dans lesquels je me rends. Je regarde les photos du site, mais aussi tous les avis et s’il y a un bon restaurant. Je mets donc très longtemps à choisir un hôtel! (Rires).

Comment vous définiriez-vous personnellement?
Je suis très dynamique, proactive et sensible dans la façon dont je perçois les choses autour de moi, tel que les sentiments des gens, ou l’harmonie des choses qui m’entourent. C’est parfois difficile d’expliquer de façon détaillée mes choix dans un projet; je les fais parce qu’ils me paraissent cohérents, intuitifs. Je suis aussi une éternelle optimiste. Et plus je gagne en maturité, plus je considère les événements avec sérénité et acceptation. Si un mandat n’aboutit pas, avant j’aurais pu me dire que c’était de c’est ma faute, me demander pourquoi je n’avais pas réussi. Aujourd’hui, je me dis que ce n’était pas un mandat pour moi et que cela me libère du temps pour un autre. Dans ma vie personnelle aussi, je ne porte plus de jugements sur les événements de la vie.